Quoi ?

Le modèle économique d’une structure est une représentation schématique sur la manière dont elle produit de la richesse et la répartit. Pour les structures associatives, à but non lucratif, la définition diffère légèrement : il s’agit alors d’une représentation schématique qui structure son fonctionnement et ses activités, de manière à être viable financièrement.
Il est plus juste de parler de modèle socio-économique pour les associations, du fait de l’encastrement dans la société et dans la politique de leurs activités économiques (voir ouvrage cité en ressources). Le modèle socio-économique d’une association comprend trois ressources : les richesses humaines, les alliances/partenariats et les leviers financiers.

Pourquoi ?

Un apport de richesse qui ne se limite pas aux revenus
L’appréciation des actions associatives à leur seul impact financier peut être non négligeable si l’on tient compte de l’impact des actions sur l’ensemble d’un territoire (par exemple retombées hôtelière, restaurant, valorisation touristique…) mais cette logique évacue bien souvent le sens de l’action et ses finalités. Appartenant pleinement à un mouvement d’éducation populaire, nos associations sont majoritairement financées par les pouvoirs publics en reconnaissance de l’action d’intérêt général qu’elles mènent sur un territoire, des initiatives qu’elles proposent et des réponses qu’elles apportent aux besoins sociaux.
S’interroger sur son modèle socio-économique est crucial car, si les moyens financiers sont nécessaires à la réalisation du projet, l’apport des associations n’est pas réductible au seul marché mais porteur d’une autre manière de faire société.

Un outil stratégique de négociation du projet qui correspondent à ces priorités.
Rédiger la partie budgétaire permet de poser des choix dans la réalisation du projet et rend lisible l’articulation et le poids financier respectif entre des partenaires. Il permet d’estimer la faisabilité des différents volets du projet. C’est cet exercice qui permettra d’argumenter la demande des moyens nécessaires à la réalisation du projet.

Comment ?

Valoriser les aspects non financiers
Le modèle socio-économique peut reposer sur du non financier. Dans les ressources, le bénévolat peut être valorisé. Les partenariats ne sont pas forcément sous forme de  contrepartie monétaire [voir étape 6]. Il peut être proposé des contacts utiles, une mutualisation de moyens techniques ou matériels mais aussi de compétences avec la mise à disposition de professionnel, par un compagnonnage avec les artistes sur une durée supérieure au projet…
Plusieurs questionnements sont possibles pour orienter le choix du modèle :
la participation des personnes sera-t-elle payante ? Est-ce là le seul mode de contribution à un événement ? L’aspect non financier peut aussi s’appliquer sur les moyens d’échanges entre les usagers et l’organisateur durant la période de l’action : monnaie locale, système échange local (Sel), tarification sociale, troc.

Mettre en avant les relations partenariales
Le positionnement des associations sur le modèle exclusivement économique entraîne un problème de cohérence par rapport au projet associatif. Lorsque ce dernier valorise la coopération et la mutualisation, comment justifier de se positionner en concurrence entre associations sur un même territoire ?
Le contexte de baisse de subventions ne doit pas amener les associations à passer du modèle de subventionnement par exemple à celui de prestataire de service avec marchandisation des projets. Il s’agit donc de travailler le passage d’une relation commanditaire/opérateur à une relation plus partenariale. Ce travail doit se construire bien en amont avec les partenaires qui doivent prendre leur part de responsabilité [voir étape 6].

Multiplier les ressources
Autant la réflexion initiale sur le modèle est incontournable, autant la recherche des moyens financiers ne doit pas être négligée. Ne pas se reposer sur les acquis mais varier ses ressources est le meilleur moyen de sécuriser son action. Pour cela, cultiver votre curiosité : la connaissance du contexte institutionnel et des grands programmes de l’action publique permet d’aller rapidement frapper à la bonne porte, être en relation permanente avec les structures de son territoire permet de commencer les discussions avec celle qui est la plus mobilisable sur le projet et ce premier partenariat facilitera les suivants… Il ne s’agit pas de réécrire ou de tordre le projet en fonction des priorités des partenaires mais d’être capable de mettre en avant les aspects du projet qui correspondent à ces priorités.

➜ Ressources

CNFR
Ressources humaines
Dans tout le réseau de la CNFR, vous pouvez trouver un vivier de compétences. La fédération ou l’union régionale peut se faire le relais de votre demande via le mailing salariés et  plusieurs « experts » sur une thématique en particulier peuvent se déplacer dans votre foyer. N’hésitez pas à solliciter les personnes autour de vous : elles pourront vous aiguiller vers des ressources intéressantes, vous en prêter en leur possession et sont souvent, sur certains sujets, de vraies ressources en elles-mêmes !

Autres
• Sur Avise, portail du développement de l’économie sociale et solidaire, ouvrage à télécharger gratuitement, rédigé en collaboration avec le Mouvement associatif, Contribution
à l’analyse des modèles socio-économiques associatifs, 2014 : excellentes pistes de réflexion et présentation de sept modèles de ressources possibles pour les associations www.avise.org/ressources/contribution-a-lanalyse-des-modelessocio-economiques-associatifs
• Un exemple des rapports contractuels, financiers ou non, entre les associations du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis
www.seine-saint-denis.fr/IMG/pdf/guideassociations.pdf
• Sur les systèmes d’échanges locaux : voir la définition donnée par Wikipédia et l’article de présentation et réflexion sur www.onpeutlefaire.com/les-systemes-d-echange-locaux
• Sur les monnaies locales :
– www.sol-reseau.org : onglet « savoir/échangerautrement » : liens vers la diversité des acteurs
– http://monnaie-locale-complementairecitoyenne.net : consulter la rubrique « voir, lire et faire »
• Cahier spécial sur les monnaies locales par le journal L’âge de faire www.lagedefaire-lejournal.fr