La démocratisation culturelle n’est plus suffisante. Il est nécessaire de s’appuyer sur une autre définition de la culture où il ne s’agit pas d’accès ou de production de la culture mais de comment chacun s’en saisit, l’interprète, la transforme…. C’est la question démocratique. L’éducation populaire, c’est le travail de la culture dans la transformation sociale. Cette définition de la culture, qui nourrit les démarches d’éducation populaire, est celle que nous retenons.

C’est une autre façon de penser la culture comme organisation d’une résistance. Il faut faire avec les autres. L’action civile culturelle peut être un levier de changement. De ce point de vue, qui est le nôtre à la CNFR, il faut maintenir des lieux de rencontres où les destinées individuelles s’entrelacent pour formuler des désirs collectifs. Les moyens de la démocratie,
c’est la parole. Comment mettre autour de la table des paroles singulières et générer un projet collectif d’une multitude d’intérêts individuels ?

Les arts parce qu’ils mettent en forme l’imaginaire, transcendant la réalité, peuvent être le moyen d’une médiation culturelle des transformations à faire advenir.

Les pratiques artistiques mettent en scène les représentations de la réalité. Elles sont l’aff aire d’êtres humains en relation avec leur imaginaire, leur sensible et proposent un autre possible. Dans les ateliers de pratique artistique, il n’y a plus une collection d’individus mais une dimension collective. C’est dans cet agir collectif que va se définir l’action citoyenne pour tendre à plus de démocratie.

Cette aventure s’appelle l’éducation populaire. La culture devient alors l’outil pour construire du vivre-ensemble, de la démocratie.

Les questions posées le plus fréquemment sont autour du « comment » rapprocher l’art du peuple. La bonne question serait « pourquoi ? » il faut le faire aujourd’hui dans notre société. La réponse est évidente et urgente : à l’heure où l’on assassine dans une salle de concert, où l’on tente d’incendier des lieux d’hébergement pour migrants ou pour SDF, il est plus urgent d’interroger nos représentations de ce qu’est l’humanité et le commun que de se questionner sur la programmation de la salle de concert ou l’architecture des lieux d’accueil. En outre, dans ce dernier cas, il se pourrait bien que les incendiaires soient
parfaitement « cultivés »…

Choisir le sens donné à « la culture » est un enjeu de pouvoir. La légitimité de la culture est fondée sur une conviction démocratique. Elle construit le sens critique et offre la possibilité à chacun de comprendre le monde qui l’entoure. L’homme cultivé s’investit dans la vie sociale, économique et politique. Il est concerné par l’avenir de la planète.

 

IL FAUT RENDRE LA CULTURE ACCESSIBLE À TOUS AFIN QUE CHACUN DEVIENNE CITOYEN.